Alors c’est ça être adulte, avoir un compteur qui affiche 210 et ne jamais dépasser le 60 ? (Andréas)

tell me the story of your life.
Tout le monde a un début d'histoire, c'est ce qu'on appelle communément la vie. À proprement parler, elle commence tous à la naissance. Mais est-ce que c'est vraiment le cas ? Il y en a qui vous dirons qu'elle a commencé quand elles ont rencontré leur moitié. Reste à savoir, si c'est vraiment le cas. Pour d'autre, c'est leur première voiture, aventure sans limite. Ce sont leurs mots. En d'autre mot, le commencement début différemment pour chaque personne. Ou je veux en venir avec tout ça ! C'est simple moi Andréas Milligan la mienne. À commencer quand j'ai eu la chance d'être accueilli par un couple. Rare sont les enfants qui adoptaient tout de suite après leurs naissances.


Le dossier était entre les mains d'une infirmière, son regard posait attentivement sur chacune des informations concernant la jeune femme et le futur enfant. Antécédent, jeune femme instable psychologiquement, internement à l'âge de 15 ans. Les causes restent un mystère, du moins elles n'apparaissaient pas dans son dossier médical. Du moins, on a enlevé cette page aujourd'hui. Allait savoir pourquoi ? L'infirmière s'en fichait bien pas mal. Elle était là pour l'accouchement, aider au mieux sa patiente, antécédent ou non. Cependant, des informations importantes venaient s'ajouter au dossier. Des papiers d'adoptions ainsi que des infos, où contacter les futurs parents, si le moment était venu. Cinq longues heures de travail, c'est ce qu'il a fallu pour entendre le premier cri de l'enfant. Les futurs parents s'en souviennent encore gardant ce souvenir inoubliable. Cet enfant était un lien qui réunissait leur couple. Ils allaient être considérés comme un couple à part entière avec ce petit qui allait rentrer dans leurs vies. Ils l'aimaient déjà contrairement à sa mère biologique qui, certes était fatigué par l'effort, penser déjà à sa prochaine dose, à défaut de faire des crises qui étaient jugées dangereuses pour elle et autrui. D'ailleurs, c'est bien la cause de ce jugement. Elle avait perdu tous ces droits sur l'enfant le confiant à un couple. Pas grave, elle n'avait pas vraiment de considération à ce moment pour son fils. Une erreur sur son chemin.

Chaque personne qu’on s’autorise à aimer, est quelqu’un qu’on prend le risque de perdre.

Un groupe d'enfant dans la cour d'une école, rien de plus banale, n'est-ce pas ! Pourtant, c'était loin d'être le cas, si on regardait un peu plus près. D'un premier regard, on peut croire qu'ils s'amusent ... Mais au second plan, on pouvait voir un jeune homme distant, dans ces pensées, déconnecté au monde qui l'entoure. Andréas est totalement perdu, celle-là fait quelques jours qu'il a perdu son père adoptif, d'une maladie. Qu'il traînait depuis quelques années déjà. Il ne c'était jamais senti aussi abattu, seul. Le mot était loin d'être fort. Comment reprendre le cours de sa vie, quand on a plus ce pilier masculin qui vous aide à grandir, à vos côtés ? Comment reprendre le cours de sa vie, quand une personne proche a disparu ? Des questions dont il n'aura pas de réponse. Perdu, c'était le mot, il laissa sa mère et lui seules, un trou énorme à combler. Une main se posa sur son épaule, puis une deuxième autour de son cou, avant de sentir un parfum féminin et une peau chaude et douce, le serrer contre lui. Sa copine du moment devenu, sa meilleure amie, aussi que son copain d'enfance étaient venus le soutenir, se rendant compte de sa détresse. Andréas laissa ces sentiments, sa détresse prendre le dessus, n'ayant plus de forces pour les contenir, tout simplement.


La plupart des jours de l’année sont anodins : ils commencent et ils s’achèvent, sans laisser la trace d’un souvenir durable. La plupart des jours n’ont pas d’impact sur le cours d’une vie. Le 23 mai, était un mercredi.

Quand l’adolescent montra son nez, vous devez bien vous imaginez que les choses n’étaient pas de tout repos, Andréas c’était  même faire arrêter pour ivresse sur la voie publique. Il était tombé bas, d’une part, parce qu’il était perdu et surtout cette impression de ne jamais faire les choses bien. C'est avec une certaine logique, qu'il intégrait un groupe, pas un groupe de musique ou gothique, un groupe « ami » où les limites étaient permises. Il ne se sentait pas particulièrement à l'aise, mais disons qu'il l'appréciait pour ce qu'il était, du moins on faisait attention à ce qu'il disait, il existait simplement. Il n'était pas le suiveur, ce n'était pas la tête du groupe. Il était seulement celui qui donnait son avis, qui glissait ces idées et au final on exécutait, parce que ce n'étaient pas de mauvaises idées, il analysait assez bien ce qu'il se passe autour de lui, avant d'agir. La tête pensante. Aujourd'hui, où plutôt cette nuit, il se trouvait dans une soirée bondée de monde, dans le sous-sol miteux d'une grande ville. Un quartier mondain à l'angle de rues beaucoup trop calme. C'était un rituel ici, un quartier ne connaissait pas les déboires d'une fête. Les quartiers mondains étaient idéales pour ce genre d'occasion, la couverture parfaite, là où on ne peut imaginer que la décadence puisse exister, pourtant c'était bien le cas. Ses pas s'avançaient doucement sur le sol, pendant que les gens dansaient autour d'eux, des gens et des mouvements pas vraiment coordonnés au rythme de la musique. Quant à la musique, la gestuelle se faisaient plus lointain, embrumaient autour de lui. Il avait cette sensation d'être proche, mais éloigner en même temps. Sa vision devait un peu plus flou quand les secondes s'écoulaient. Pendant que son souffle s'accélérait. La sortie n'était plus très loin... Il se demandait à cet instant, s'il allait y arriver. Il n'arrivait pas à croire que cela recommençait.

Ne vous demandez pas pourquoi les gens deviennent fous. Demandez-vous pourquoi ils ne le deviennent pas. Devant tout ce qu’on peut perdre en un jour, en un instant... Demandez-vous ce qui fait qu’on tienne le coup...

Quelques heures plus tard, Andréas était là, à la hauteur d'un silo à grain en dehors de la grande ville. Pour seule lumière, la lune et les étoiles éclairaient l'eau qui se trouvait juste en bas et son visage. Il pouvait voir les ombres de son groupe se dessinaient en bas, l'intimant de sauter ou descendre, il n'était pas sûr, les mots n'arrivaient pas jusqu'à lui. Andréas n'avait qu'un pas à faire, le vent s'engouffrait dans ses cheveux , un goût de liberté, son regard ancrait à l'espace qui le séparait de l'eau. Un pas et il aurait cette sensation de liberté qu'il recherchait, bien sûr qu'un temps et éphémère, mais il l'aurait au moins goûté. Il écartait ses bras, pour les lever doucement de chaque côté, basculant son corps en avant. La chute fut courte mais intense, le sol se rapprochant un peu plus de lui, le vent caressant sa peau. Bizarrement, il n'a pas eu peur, il sentait surtout l'adrénaline envahir chaque centimètre de sa peau. Il a adoré ça... Il ne se sentait jamais aussi libre que maintenant, libre de ce vide qui le ronger, de ces crises d'angoisses qui le surprenaient quand il ne s'y attendait pas ... Rien ne le retenait.

Le temps file, le temps n’attend personne. Le temps guérit toutes les blessures. Tous autant que nous sommes nous voulons plus de temps. Du temps pour se relever, du temps pour grandir, du temps pour lâcher prise. Du temps.

Un regard admiratif, son carnet en main, Andréas était à la découverte dans un instant à immortaliser. Il avait sa vie en main, à peine âgée de 22 ans, suivant des études d'art, il avait décidé sa voie, depuis on adolescence "rebelle", quand il a vu son père se détruire à petit feu à cause de sa maladie. Il était pris un chemin dangereux pour finalement se calmer, de nouvelles perceptives qui s'offraient à lui. Un pas décidé, il parcourait le coin de la ville à la recherche, d'un endroit a dessiné, a immortalisé. Un moment qu'il aurait aimé vivre des heures et pas une seconde, une expression comme un sourire naturel sur un visage, un paysage en proie au vent, à la nature, c'était une expression différente, certes, mais un moyen d'expression, que peu de gens constatés. Avant de recevoir un texto, le perturbant dans sa recherche. Un texto qui le fit sourire cependant... La tête se secouant légèrement, ces doigts tapotant frénétiquement une réponse sur le portable. Dans une rue légèrement étroite à couvert des regards indiscrets, un regard insistant se posait sur Andréas. Une jeune femme, âgé d'une trentaine année le suivait depuis quelques jours. Sans que le principal intéressé ne s'en rendre compte. Et il ne le fallait surtout pas, du moins pas pour l'instant. Il avait bien changé, depuis la dernière fois, plus grande, plus mûre. Il avait bien grandi. Le regard Andréas se porta sur les alentours, à la recherche de quelque chose, pour sa part, il sentait un regard insistant sur lui, on l'épiait. Pour la jeune femme, elle détourna son regard, reculant légèrement dans la rue, à l'abri de son regard. Peur d'être découverte. Elle avait cette envie de le connaitre de faire partie de sa vie, une erreur qu'elle avait faite dans sa jeunesse. Mais il était trop tard, il avait été clair, il ne veut plus la voir, ou même croisé son chemin.