Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis...

tell me the story of your life.
Il portait encore des couches que son activité favorite était de déambuler dans le manoir à la recherche des gens. C'était un peu sa version de cache-cache, sauf qu'il était toujours seul à y jouer. Papa et maman? Jamais entendu parler. Ils étaient bien vivants, ils vivaient au manoir, mais il avait l'impression de les voir aussi souvent que le père noël. Alors il sortait de sa chambre. Il n'était pas encore en âge de parler, mais son visage était tellement expressif qu'on savait toujours ce qu'il voulait, et ce qu'il voulait, il l'avait. Il savait précisément où se trouvait la cuisine. C'était son endroit favoris, surtout pour y prendre des trucs à manger. Mais  encore là, il n'avait pas besoin de prendre qu'on lui donnait ce qu'il voulait. De cette façon, il devint un gosse assez dodu, mais il s'en fichait ; il comblait les vides.


Pour rajouter à sa solitude, il n'eut pas ''la chance'' d'aller à l'école comme tout les gosses. On lui a fait l'école à la maison avec une tutrice particulièrement froide et distante. Il découvrit plus tard qu'elle détestait les gosses, mais...Il s'en fichait, ça lui faisait toujours de la compagnie, aussi désagréable fut-elle. Ces rencontres quotidiennes lui mettaient du baume au coeur. Ainsi, en plus d'être un enfant dodu, il était plutôt studieux. Il ne voulait pas décevoir sa tutrice, surtout qu'elle se mettait dans une rage noire dès qu'il osait ne pas remettre un devoir. Pour une fois, au lieu de recevoir gratuitement, il devait faire des efforts pour avoir ce qu'il voulait ; un peu d'attention.


Lorsqu'il fut adolescent, on ne lui permit plus d'avoir une tutrice. Selon ses parents, il devait s'ouvrir au monde, aux gens, et découvrir la vie. Facile à dire. Il n'avait connu que le manoir et n'était sortie qu'en de rares occasions. Mais il voulait bien se prêter au jeu. Il ne savait pas que ce serait un véritable enfer. Il avait intégrer une école privée sur Paris, et les enfants étaient encore plus méchants que les adultes. On le taquinait parce qu'il était gros, parce qu'il était studieux et intelligent, et parce qu'il n'arrivait pas à se départir de son ours en peluche qu'il traînait toujours dans son sac.

Après s'être fait casser la gueule à maintes reprises, Franz décida qu'il était temps de prendre les choses en main. Il se débarassa de l'ourson (ce qu'il regretta amèrement), et se mit à un régime stricte. Dès qu'il commença à perdre du poids, il devint plus populaire, et avec autant de popularité, les notes en souffraient. Mais il s'en fichait, il appartenait enfin à un groupe. Il avait des amis, aussi peu fréquentables étaient-ils. Il pouvait dire qu'il était heureux...Quand tout allait comme il le voulait. Franz était et est toujours très possessif. Dès qu'on s'éloigne de lui, il commence à se sentir affreusement mal. Il ne supporte pas le rejet.

Lorsqu'il termine enfin cette période, il ne parle plus à aucun d'entre eux. Il ne les voit plus, et il retourne au manoir mener sa vie de solitaire. Il n'a pas l'intention d'étudier. Il ne sait pas quoi faire de sa vie, jusqu'à ce qu'il la rencontre. Il n'avait jamais été dans une relation qui avait duré plus d'un mois, et pourtant, elle réussit à le supporter pendant trois mois. Mais elle le laissa. Encore un abbandon qu'il ne supportait pas. Il douta pouvoir s'en remettre un jour, alors il proposa à son paternel d'aller faire des affaires en Italie, pour la compagnie. Son paternel voyant là une tentative de reprendre le flambeau lui laissa le feu vert et lui promis de couvrir tout les frais.

Franz se rendit donc en Italie, à Naples, pour faire une surprise à sa belle...Mais peut-être serait-il plus une mauvaise surprise pour elle...